logo ADM

Mindfulness-Based Stress Reduction vs Escitalopram for the Treatment of Adults With Anxiety Disorders

Par : Elizabeth A. Hoge, Eric Bui, Mihriye Mete, Mary Ann Dutton, Amanda W. Baker, Naomi M. Simon

Réduction du stress basée sur la pleine conscience versus escitalopram dans le traitement d’adultes souffrant de troubles anxieux : une étude clinique randomisée

Elizabeth A. Hoge, MD; Eric Bui, MD, PhD; Mihriye Mete, PhD; Mary Ann Dutton, PhD; Amanda W. Baker, PhD; Naomi M. Simon, MD, MSc 

JAMA Psychiatry. Published online November 9, 2022. doi:10.1001/jamapsychiatry.2022.3679

 

IMPORTANCE Les troubles anxieux sont des affections courantes, très pénibles et invalidantes. Des traitements efficaces existent, mais de nombreux patients n’y ont pas accès ou n’y répondent pas. Les interventions basées sur la pleine conscience, telles que la réduction du stress basée sur la pleine conscience (MBSR), sont populaires et peuvent diminuer l’anxiété, mais leur efficacité comparée aux traitements classiques de première intention n’est pas connue. 

OBJECTIF Déterminer si l’efficacité du programme MBSR est non inférieure à l’escitalopram, un traitement psychopharmacologique de première intention couramment utilisé pour les troubles anxieux. 

CONCEPTION, CONTEXTE ET PARTICIPANTS Cette étude clinique randomisée (Traitements de l’anxiété: comparaison entre méditation et escitalopram [TAME]) a été conçue pour tester la non infériorité de MBSR, avec une marge de non-infériorité prédéfinie. Les patients ont été recrutés entre juin 2018 et février 2020. Les évaluations ont été effectuées en aveugle par un examinateur clinique au début de l’étude, à la fin de la 8ème semaine et lors de visites de suivi à 12 et à 24 semaines. Sur 430 personnes évaluées pour l’inclusion, 276 adultes avec un diagnostic de trouble anxieux provenant de 3 centres médicaux universitaires urbains aux États-Unis ont été recrutés pour l’étude et 208 l’ont terminée. 

INTERVENTIONS Les participants ont été randomisés 1 :1 pour recevoir : soit 8 semaines du programme MBSR, soit un traitement par antidépresseur escitalopram, dosé de manière variable entre 10 et 20 mg. 

PRINCIPAUX RESULTATS ET MESURES Les niveaux d’anxiété étaient évalués à l’aide de l’échelle CGI-S (Clinical Global Impression of Severity scale, en français échelle d’impression clinique globale de sévérité), avec une marge de non-infériorité prédéterminée de -0,495 point. 

RÉSULTATS L’échantillon primaire de non-infériorité était composé de 208 patients (102 dans le groupe MBSR et 106 dans le groupe escitalopram), avec un âge moyen (déviation standard) de 33 (13) ans; 156 participants (75 %) étaient des femmes; 32 participants (15%) étaient afro-américains, 41 (20%) étaient asiatiques, 18 (9%) étaient hispaniques / latinos, 122 (59%) étaient blancs et 13 (6%) étaient d’une autre race ou ethnie (y compris amérindienne ou autochtone de l’Alaska, plus d’une race ou autre, consolidée en raison du faible nombre). Le score CGI-S moyen de base (écart type) était de 4,44 (0,79) pour le groupe MBSR et de 4,51 (0,78) pour le groupe escitalopram dans l’échantillon par protocole et de 4,49 (0,77) vs 4,54 (0,83), respectivement, dans l’échantillon randomisé. Au terme de l’étude, le score CGI-S moyen (écart type) a été réduit de 1,35 (1,06) pour le groupe MBSR et de 1,43 (1,17) pour le groupe escitalopram. La différence entre les groupes était de -0,07 (0,16 ; IC à 95 %, -0,38 à 0,23 ; P = 0,65), avec une limite inférieure de l’intervalle se situant dans la marge de non-infériorité prédéfinie de −0,495, indiquant la non-infériorité du groupe MBSR par rapport au groupe escitalopram. Des analyses secondaires en intention de traiter utilisant des données imputées ont également montré la non-infériorité du MBSR par rapport à l’escitalopram sur la base de l’amélioration du score CGI-S. Parmi les patients qui ont commencé le traitement, 10 (8 %) du groupe escitalopram versus aucun du groupe MBSR, ont abandonné en raison d’effets indésirables. Au moins 1 effet indésirable lié à l’étude s’est produit chez 110 participants randomisés dans le groupe escitalopram (78,6 %) et chez 21 participants randomisés dans le groupe MBSR (15,4 %). 

CONCLUSIONS ET PERTINENCE Les résultats de cette étude clinique randomisée comparant une intervention basée sur la pleine conscience standardisée et fondée sur des preuves à la pharmacothérapie pour le traitement des troubles anxieux ont montré la non-infériorité de MBSR par rapport à l’escitalopram.

→ Lire l'article complet en anglais